La Société Belge des Professeurs de Mathématique d'expression française

Faciliter l’enseignement des concepts statistiques en recourant à leur histoire

L’enseignement des concepts statistiques fait de plus en plus appel à des méthodes pédagogiques qui permettent de faciliter leur compréhension. Le recours à des exemples concrets, si possible réels, en est une illustration courante. Mais le seul calcul d’un indicateur est encore trop souvent au centre de son enseignement, même avec cet accompagnement profitable. Nous prétendons que des considérations d’ordre historique peuvent compléter utilement cette démarche en nuançant l’apprentissage et l’interprétation de ces concepts.
Pour illustrer cette affirmation, nous aborderons un problème important de l’histoire de la statistique : la recherche d’un milieu d’un ensemble de données.
L’usage de la moyenne arithmétique permettant de synthétiser un ensemble de données numériques trouve un intérêt pratique à partir des travaux de l’astronome Tycho Brahé, au seizième siècle. Le dix-huitième siècle procure des justifications théoriques à son usage — par l’intermédiaire notamment de Thomas Simpson — mais voit aussi apparaître des alternatives concurrentes introduites notamment par Roger Joseph Boscovich et certains de ses contemporains. Le dix-neuvième siècle l’installe au sommet de sa gloire grâce aux résultats démontrés par Carl Friedrich Gauss. Il quitte ensuite le domaine des données astronomiques pour conquérir celui des informations numériques attachées à des populations humaines, grâce notamment à Adolphe Quetelet. La considération de ces événements historiques constitue selon nous un environnement favorable à une interprétation nuancée du calcul d’une moyenne arithmétique à notre époque.
D’autres exemples seront mentionnés pour soutenir notre propos.
Donner un sens à une formule ou à une méthode, basé sur leur histoire, permet souvent à de futurs utilisateurs des outils statistiques de dépasser les réticences (d’ordre calculatoire ou liées à leur caractère abstrait) qui se propagent très souvent dans les salles de cours ou de formation.

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